Depuis plus de deux semaines, et le début du mois sacré du
Ramadhan, il est strictement interdit de boire, manger et fumer sur la voie
publique dans les pays musulmans, sous peine de s’exposer à de lourdes peines.
Que risquent au juste ceux qui assument en public de ne pas jeûner ? Tour
d’horizon des législations en la matière.
L’Arabie Saoudite : la plus radicale
Sans surprise, le royaume de Riyad est le pays musulman qui
punie le plus sévèrement les déjeûneurs. Il impose à toutes les personnes se
trouvant sur son sol, citoyens saoudiens comme résidents étrangers, de
respecter le mois sacré du Ramadhan. Dans un communiqué diffusé aux entreprises
la semaine dernière, le ministère de l’Intérieur s’est montré strict et sans
ambages vis-à-vis des quelques 9 millions d’expatriés et non-musulmans, pris en
flagrant délit sur la voie publique. La sanction est sans appel : rupture de
contrat et expulsion du territoire.
Le Maroc : le plus carcéral
Au royaume chérifien, pas de clémence pour les déjeûneurs.
Ceux qui n’observent pas le mois sacré du Ramadhan risquent une peine de
prison. Le code pénal marocain est clair sur la question : emprisonnement d’un
à six mois et une amende de 12 à 120 dirhams. Et le couperet est tombé vendredi
4 juillet, soit quelques jours après le début de Ramadhan, pour cinq jeunes
marocains : condamnation à 6 mois de prison ferme chacun pour ivresse sur la
voie publique et pour avoir mangé dans la rue, rapporte le site marocain Bladi.
Les pays du Golfe : les plus intéressés
Le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unies prononcent
peu souvent des peines d’emprisonnement. En revanche, les contrevenants écopent
généralement d’amendes salées. Dans le royaume émirati, par exemple, une
personne prise en flagrant délit doit s’acquitter d’une amende de 130 dollars.
La Tunisie : la plus tolérante
Depuis la Révolution de Jasmin, la Tunisie a parcouru
beaucoup de chemin jusqu’à inscrire en janvier dans sa Constitution la liberté
de conscience de chacun. En théorie, nul ne peut être inquiété pour ne pas
respecter le mois béni du Ramadhan. Dans les faits, les non-jeûneurs se cachent
encore pour manger, boire, fumer à volonté.
L’Algérie : la plus ambigüe
La question est relancée en Algérie. Souvenez-vous, en août
dernier, des militants pour la liberté de conscience ont organisé un
pique-nique géant à Tizi Ouzou. Si leur déjeuner en plein mois de Ramadhan a
provoqué un tollé général, ces non-jeûneurs n’ont pas été inquiétés par la
justice algérienne. D’ailleurs, aucune peine n’a été prononcée à l’encontre
d’un non-jeûneur depuis près de 4 ans dans le pays. Mais en qualifiant le jeûne
de pratique “strictement privée”, Mohamed Aïssa, successeur de Bouabdallah Ghlamallah
au ministère des cultes a ouvert une porte au respect de la liberté de
conscience en Algérie. Suivra-t-elle le modèle tunisien ? A suivre…
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Les femmes et le mois de Ramadan ici : http://la-femme-algerienne.blogspot.com/2014/07/les-femmes-etle-ramadan.html
Valeur du mois de Ramadan sans la prière ? Ici : http://la-femme-algerienne.blogspot.com/2014/07/quel-est-le-statut-juridique-de-celui.html
Source Algérie Focus : http://www.algerie-focus.com/blog/2014/07/ramadhan-expulsion-prison-amendes-ce-que-vous-risquez-si-vous-ne-jeunez-pas-dans-ces-pays/#sthash.fRvRQe3T.dpuf
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